Ok, Neweet, c'est quoi exactement ?
Notre start-up se propose simplement de vous aider à créer vos articles.
- Neweet peut être une source de revenus supplémentaire pour vos contenus
- Neweet peut donner une visibilité supplémentaire à vos contenus
- Neweet peut vous permettre de trouver des professionnels intéressés par vos écrits
- Neweet peut vous aider à trouver les informations de vos articles
- Neweet peut aussi vous aider à trouver des contenus qui vous plaisent
Comment ça fonctionne ?
Nous allons mettre une plateforme en place pour que vous puissiez introduire vos articles de la façon la plus simple, mais aussi la plus efficace et la plus personnalisée possible.
L’idée est que vous mettiez en ligne vos contenus via cette plateforme, à la fois de nouveaux articles, ancrés dans l’actualité, mais éventuellement aussi vos écrits déjà publiés sur d’autres supports (blogs, sites collaboratifs…) s’ils conservent un intérêt.
Bien sûr, il faut que vous ayez conservé les droits sur vos écrits (et donc ne pas les avoir vendus déjà).
Le rôle de la plateforme va être avant tout de trouver des débouchés à vos articles. Un peu à la manière d’un agent qui représenterait vos intérêts, nous allons tâcher de vendre vos travaux à des entreprises, des marques, des sites d’information ou des organisations qui cherchent à publier du contenu. Tous les articles ne trouveront évidemment pas preneurs mais en fonction des sujets, il existe une vraie demande pour du contenu original et de qualité.
Permettre à des entreprises d’utiliser vos contenus peut vous permettre de vendre la diffusion de certains articles, mais ceux-ci n’auront qu’une valeur limitée s’ils ont déjà été diffusés ailleurs. Ecrire des contenus spécifiques pour notre plateforme et en vendre la diffusion exclusive sera évidemment plus intéressant pour les organisations clientes, et donc plus rémunérateur pour vous.
Nous vous proposerons également de diffuser vos contenus en y ajoutant de la publicité. Cette option restera bien sûr soumise à votre choix et nous tâcherons de faciliter et automatiser au maximum la gestion. Cette option peut être un moyen efficace de gagner en visibilité tout en étant aussi rémunéré.
Nous explorerons également d’autres moyens de monétiser vos contenus (pay-per-view, crowd funding, commandes spécifiques…). Le but de Neweet est de vous aider à financer votre production. Nous allons donc explorer toutes les voies possibles pour cela, et vous impliquerons tout au long de cette recherche pour valider la manière dont vous voulez être rémunérés pour vos écrits.
Nos services incluront
Une manière simple de mettre en ligne vos articles
Oubliez les traitements de texte arides ou les interfaces de Content Management System mal pensées. Nous voulons repenser l'écriture en ligne en offrant flexibilité ET standards de compatibilité.
Des options de monétisation
Pour chaque article, vous pourrez choisir les types de monétisation autorisés : en vendre la diffusion avec ou sans exclusivité, en indiquer les prix, le type de publicités autorisées...
Un compte vous permettant d'être rémunéré
Les revenus tirés de vos écrits seront gérés sur un compte qui vous permettra de récupérer vos gains, ou éventuellement de consulter et acheter vous-mêmes des contenus.
Une page profil mettant en avant vos écrits
Votre portfolio d'articles est une carte de visite bien plus explicite qu'un CV. Neweet peut devenir votre vitrine et nous ferons en sorte d'aménager les fiches de profil pour cela.
Des services de soutien à la rédaction
Au-delà de la monétisation, nous tâcherons de mettre en place des services annexes pour faciliter votre travail : mises en relation, accréditations, ressources logistiques, informations...
De nouveaux articles à consulter sans modération
Vous aimez écrire... Vous aimez peut-être lire également ! De la même manière que nous allons vous aider à publier vos écrits, vous pourrez avoir accès aux articles des autres auteurs.
Un outil de consultation paramétrable
Notre objectif est de publier régulièrement une masse croissante de contenus. Cela implique des options pour paramétrer la consultation et faire ressortir les articles les plus pertinents.
La défense de vos intérêts
Pas grand monde pour représenter les auteurs indépendants lorsqu'ils ne sont pas liés directement à la presse. Neweet est là pour faire valoir votre voix et défendre votre liberté d'expression.
Prêts à nous envoyer vos contenus ?
Voici quelques exemples d'articles mis à disposition
Ils sont catégorisés de manière simple (à titre d’exemple)
Vendeuse de chaussures à Yashow
Portrait de Zhaomeng, 19 ans, vendeuse dans l'un des temples de consommation de Pékin.
Zhaomeng a 19 ans. Elle est l’une des centaines de vendeuses de chaussures qui s’agite dans le sous-sol de Yashow. Il y a six mois, elle dormait sur les genoux de ses voisins dans le train qui l’emmenait vers la capitale. Originaire de Xi’an, la jeune fille a dû rejoindre sa mère pour travailler et aider sa famille.
Depuis, elle assaille avec espièglerie les clients qui passent. Elle assène d’entrée un prix astronomique, plus par jeu qu’en y croyant vraiment. Et lorsque la négociation penche dangereusement vers le prix limite, elle se fâche, également par jeu.
Lorsque la marge se réduit, c’est le revenu familial qui diminue. Pas celui de sa mère : Zhaomeng vit avec son frère, sa sœur et deux cousines dans le petit trois pièces de sa tante. C’est aussi sa tante qui possède les deux stands dans lesquels la jeune fille travaille. Sa mère, elle, vit dans un autre quartier avec une autre sœur dans un appartement où il n’y a plus de place.
Le soir, après ses dix heures quotidiennes, Xiaomeng remplit les boites à chaussures vides qu’elle a ramenées en fin de journée. Peu de dimanches libres évidemment, la jeune fille frôle le plus souvent les 70 heures hebdomadaires … en contrepartie, son salaire est en grande partie dissout dans le budget du foyer.
Et pourtant, Xiaomeng n’aspire pas à mieux. Résignée quant à son travail, elle lance entre deux explications sur ses conditions de travail : « Je suis nulle, je ne parle même pas anglais ». Elle ne précise bien sûr pas que c’est à défaut d’avoir pu l’étudier, car à voir son envie d’apprendre, il est évident que la jeune fille pourrait être bilingue. Elle porte aux pieds des tennis rouges mitées, cadeau d’un autre âge qu’on lui a fait. « Les chaussures que je vends, c’est pas fait pour moi … Je préfère des baskets toutes simples ».
De toutes façons, à quoi bon porter de belles chaussures ? Même si elle est jolie, Xiaomeng ne pense pas aux garçons. « A 19 ans, c’est un peu jeune pour avoir un copain, je n’en ai jamais eu, mais c’est un peu normal pour mon âge, non ? » Sans doute en rencontre-t-elle beaucoup lorsqu’elle travaille, mais son temps libre pour creuser une relation est réduit à peau de chagrin, et dévoué à des activités nettement plus réjouissantes comme regarder les feuilletons historiques à la télé.
19 ans et un épanouissement un peu étouffé par les heures passées au travail. Mais quand vient l’heure du marchandage à Yashow, Xiaomeng finit toujours par céder les derniers yuans, pour faire plaisir au client. Et malgré ces quelques sous un peu perdus et ces années un peu gâchées, elle, constamment, garde une bonne humeur et un sourire désarmants.
Le brand content est un enjeu de stratégie
Depuis l’âge d’or du marketing à la Mad Men, les communicants ont aiguisé les outils de communication pour une marque en privilégiant le contenant au contenu. Mais récemment, les marques ont pris conscience de l’importance du contenu pour toucher leur cible avec un discours personnalisé. Si l’évolution est dans toutes les têtes, le brand content reste pourtant mal maitrisé et abordé avec craintes par les communicants.
S’il a toujours existé, des images dans les plaques de chocolat Poulain au 19ème siècle au Guide Michelin, des soap operas de Procter & Gamble au calendrier Pirelli, le brand content a attendu le XXIème siècle pour enfin prendre sa place au centre de la stratégie des marques. Ce mouvement accompagne la démocratisation des outils de création et des moyens de diffusion. Aujourd’hui, n’importe quelle marque artisanale peut créer une chaîne vidéo en live streaming sur YouTube et accrocher une GoPro à un drône Parrott pour filmer en HD son atelier… Les possibilités de créer du contenu deviennent infinies.
Le problème, c’est qu’à donner à tous le moyen de créer, publier et diffuser son contenu, on a basculé dans une ère de surexposition. Comment faire ressortir sa marque du flot d’informations continu ?
LE BRAND CONTENT N’EST PAS UNE OPERATION ISOLEE
La première idée reçue à bien oublier concernant le brand content est qu’il est un outil de marketing additionnel. Le brand content, c’est ni plus ni moins que le cœur de votre stratégie de communication. Avec la marque et le produit, le brand content est ce qui doit nourrir toutes les actions d’une entreprise sur la durée. La ligne choisie doit être cohérente, consistante, durable et appliquée sur la globalité.
Le meilleur exemple en serait Coca-Cola. Cohérente pendant plus de 120 ans, la ligne éditoriale (rebaptisée « Open Happiness » il y a cinq ans) est toujours restée sensiblement la même et chaque contenu créé par la marque est passé au crible pour vérifier qu’il est en accord avec cette ligne. Plus récentes, des marques référentes en brand content comme Apple ou RedBull ont affiché elles aussi une cohérence marquée dans leurs prises de parole.
Autre idée à laquelle tordre le cou : il suffit d’acheter des contenus pour en faire du brand content. Le co-branding, l’apport d’un logo sur un événement, un film ou une publication ne fait pas d’un contenu quelque chose de propre à la marque. Le brand content se définit comme une création originale, qui en reflète les valeurs, le message, mais surtout l’identité.
Le plus important pour aborder le brand content est donc de réfléchir à ces éléments de stratégie avant toute chose… Trop de clients pensent « je veux être sur Facebook car tout le monde y est » ou « Snapchat est le nouveau truc à la mode, on veut faire quelque chose avec pour être les premiers ». Le choix des armes doit se faire une fois la stratégie bien claire.
BRAND CONTENT STRATEGY, REFLECHIR AVANT DE PARLER
Les questions à se poser pour établir cette stratégie sont nombreuses et s’enchaînent dans un ordre précis :
- Quel objectif ? =[>] C’est simplement la clé. Pourquoi prendre la parole ?
- Quelle cible ? =[>] Elle découle de vos objectifs. C’est la question centrale pour déterminer votre ligne éditoriale.
- Quel message ? =[>] Déterminez un message fort qui sera la clé de voûte de la stratégie.
- Quelle ligne éditoriale ? =[>] Le message est décliné pour définir la manière de prendre la parole, la tonalité, le niveau de langue, les thèmes récurrents, les locuteurs…
- Quel budget ? =[>] Le nerf de la guerre. Il n’influe en rien sur votre ligne, mais va impacter évidemment son déploiement opérationnel.
- Quelles formes ? =[>] Article, vidéo, page sociale, infographie… il existe une infinité de formes différentes. Choisissez intelligemment en fonction des outils et de leurs possibilités, de l’utilisation qu’en font les cibles, du budget…
- Quels médias ? =[>] Eux aussi découlent des formes choisies et doivent être sélectionnés avec soin en fonction de la ligne et de votre cible.
- Quels moments ? =[>] Aménagez votre prise de parole dans le temps, en prévoyant des interventions régulières et récurrentes, des temps forts, et si possible des rebonds sur l’actualité pour profiter des tendances et avoir une meilleure visibilité.
- Qui pour produire ? =[>] Lorsque votre stratégie est prête, déterminez qui sera en charge de l’exécution, en réfléchissant notamment à toutes vos sources internes et en en appréciant les limites avec clairvoyance.
Une fois tous ces éléments clairement énoncés, vous allez pouvoir vous atteler à réfléchir à des opérations de brand content, en les passant systématiquement au filtre de votre stratégie.
Pour identifier les bonnes idées des mauvaises, il y a encore quelques questions à se poser. Êtes-vous légitime pour parler de tel sujet ? Vos contenus n’auront de portée que s’ils correspondent à l’essence de votre marque. Ne vous aventurez pas sur des thématiques qui n’ont rien à voir avec vous.
Egalement, pensez à la crédibilité de vos propos. Les messages et les valeurs que vous allez véhiculer par vos actions de brand content doivent impérativement se refléter dans les actions de votre entreprise. Si votre message est pris en défaut par vos cibles, le retour de bâton sera automatiquement sévère.
Enfin, pour que vos actions de brand content soient performantes et installent la présence de votre marque au quotidien, elles doivent être soit utiles et intéressantes, soit attractives et séduisantes, c’est-à-dire stimuler soit l’intellect, soit les émotions de vos cibles.
LE CONTENU EST UNE EXPERTISE
Cette rapide liste de bonnes pratiques doit vous permettre de vous poser les bonnes questions pour créer le contenu de votre marque et, à condition d’être original et différenciant, de ne pas vous tromper.
Reste que le plus grand défi est de trouver les idées et les produire. Pour cela, le partenariat entre une agence experte dans la gestion de la création et un annonceur bien clair dans sa stratégie a plus de chances d’aboutir.
Enfin, il est évident que le brand content seul ne suffit pas. Le meilleur contenu n’a aucune utilité si sa diffusion n’a pas été aussi préparée avec soins par des experts complémentaires. La médiatisation est presque aussi importante que le contenu lui-même pour le pousser auprès de l’audience qui sera réceptive. Une marque réussira d’autant plus à toucher son audience qu’elle a une stratégie de contenus bien pensée, bien orchestrée et bien médiatisée.
Libérez la langue française !
Cette tribune, écrite en 2008, a eu pour but d'interpeller la classe politique française sur les dangers des courants visants à réhabiliter la langue française sur la scène internationale.
Françaises, Français,
Belges, Belges,
Suissesses, Suisses,
Québécoises, Ivoiriens, Laotiens, Algériennes,
Francophones, francophones,
Public chéri, mon amour,
Qu’il me soit permis de clamer ici mon amour pour ceux dont le verbe a donné à la langue française ses lettres de noblesse. Non pas que ce Panthéon d’illustres, parmi lesquels poètes, politiques, humoristes, immortels, de France, de Navarre, mais venant aussi substantiellement de latitudes bien éloignées, ne se distingue de ses confrères de par le monde. Mais, loin des comparaisons phallocrates sur l’ampleur de nos verves nationales, je tiens à témoigner ma plus grande admiration à ceux qui ont permis, par leur rigueur et leur imagination, l’érection de la langue riche, profonde, qui m’a été enseignée.
La langue française n’a plus, sans doute, aujourd’hui, l’assurance d’autrefois, aux temps où elle était célébrée pour la pertinence de ses auteurs contemporains. Dans l’Hexagone, on s’en émeut beaucoup. Au plan politique, c’est même une obsession. Nos auteurs comptant pour rien ? Pas question d'accepter ça sans qu'on tambourine un peu pour montrer qu'on existe. Si notre idiome cesse d’influencer le monde, notre pays le cessera-t-il dans son sillon ?
C’est réduire évidemment la question de la francophonie en une bien sinistre lutte de chapelles. Pis, c'est lui prêter une dimension hégémonique et universelle à laquelle elle ne me semble jamais avoir adhéré, et ne gagnerait en tout cas pas à adhérer. En effet, réduite à peau de chagrin, la langue française a été boutée hors de ses prérogatives par les charges anglo-saxonnes facilitées par deux guerres mondiales victorieuses et une suprématie économique et militaire de plus d’un siècle. C'est un fait historique, soit. Mais depuis maintenant de nombreuses décennies, elle maintient malgré tout une certaine aura grâce à la résurgence de son attrait hors des frontières hexagonales.
Avec Césaire, Brel, Senghor, Maalouf, Ionesco, de très grandes pages de la langue française ont été tournées au vingtième siècle par des auteurs qui ne se réclamaient pas de la cocarde mais ont « plié la langue à leur vouloir-dire ». Les meilleurs défenseurs du français se trouvent souvent à l’étranger, en Belgique ou à Québec. Assimiler notre idiome aux intérêts nationaux, en opposition d’une supposée domination de la culture anglo-saxonne, me parait manquer de pertinence.
C’est pourtant la voie la plus souvent choisie par nos gouvernants. Avec une TV5 qui passera sûrement dans le giron d'une France apposée Monde, ou avec un Césaire qu’on voudrait canoniser par la République, c’est bien la francophonie qu’on veut réduire à la simple expression de la voix hexagonale.
Nos gouvernants savent justifier cette politique plus centraliste que fédérale, et surtout pas fédératrice. Il est commun de décrire l’explosion de l’anglophonie comme une calamité pour la culture, en particulier pour sa diversité. C'est une calamité pour le monde, ça l'est encore plus pour la France. Le tout anglophone nuirait à la diffusion de nos textes. L'opportunité de la traduction serait réductrice et destructrice de sens pour des œuvres produites dans un français précis. La réalité est que la France a peur de la diversité. Doit-elle avoir peur de comparer un Hugo à un Steinbeck ? Un Lamartine à un Poe ? Un Molière à un Shakespeare ? Mêmes traduits dans un anglais mauvais, nos auteurs n'ont-ils pas signé des textes suffisamment pertinents pour se faire une place ? Proust disait bien que « les maximes les plus profondes sont celles où la pensée semble la plus indépendante des mots et de leur aménagement ». Nos lumières étaient-elles si ternes que leurs idées ne sachent dépasser leur propre langue ? Je ne le crois pas.
Le multilinguisme est une force, un atout indéniable pour l’ouverture au monde et à sa diversité. Doit-on prendre ombrage que la société mondialisée impose un apprentissage systématique de l’anglais ? Pas nécessairement. Si l’anglais devient, plus qu’elle ne l’est déjà, une langue internationale, si chaque français la maîtrise parfaitement, il sera aisé de traduire dans cette langue les textes et œuvres des penseurs et poètes de notre vieille nation. Il sera aussi aisé pour les penseurs français de lire des textes chinois, indiens, brésiliens ou iraniens, qui seront eux-mêmes traduits en anglais. Ainsi, l’anglais universel peut permettre une plus grande diversité culturelle, une diffusion mondiale des idées, et non simplement un déversement de culture anglo-saxonne. Que cette langue ait des limites qui amputent la beauté des œuvres, soit. Mais pour inviter l'étranger à lire Baudelaire en français dans le texte, à lui donner envie d'apprendre notre langue pour mieux apprécier ses textes, encore faut-il qu'il ait pu découvrir l'auteur dans un idiome qu'il comprenne au départ. L'anglais peut, pour la première fois dans l'histoire, permettre cette communication basique nécessaire à la compréhension entre les peuples.
Face à un tel phénomène, quel sera le rôle du français ? Celui qui a toujours été le sien : celui d’une langue raffinée, celui d’une langue précise, celui d’une langue esthétique, celui d’une langue aux possibilités poétiques et intellectuelles reconnues, celui d’une langue diplomatique, car civilisée. Une langue d’élites donc. D’élites intellectuelles et artistiques, qui aujourd’hui toujours la plébiscitent. Le français est toujours la langue la plus utilisée dans les institutions internationales. Au Parlement européen, il est plus courant de parler le français que l’anglais, qui représente plus une langue de repli pour communiquer avec les non-initiés non francophones. C’est dans un contexte d’extrême ouverture linguistique que le caprice des dieux a petit à petit adopté le français comme langue de travail parmi les 23 langues de l’Union européenne. Paris mettant de l'ordre dans Babylone, ça ne choque personne !
Une langue d’élites sur la scène internationale, est-ce donc un si terrible destin ? Les francophones préféreraient-ils donc l’universalité communicationnelle de l’anglais ? Cet anglais simplifié et épuré de façon à pouvoir être utilisé par un maximum de monde. L’anglais est la langue de la communication, le français sera celle de la réflexion. L’anglais est la langue de la technique et de la science, le français restera celle de la littérature et du politique. L’anglais est devenue la langue de la musique, le français est toujours celle de la poésie. En généralisant l’apprentissage de l’anglais auprès de leur population, les pays francophones disposeront d’une population capable de bénéficier de deux puissants vecteurs de communication à l’étranger. Un avantage comparatif précieux. Pour cela il faut se résoudre à ce que le français ne soit pas la langue - n'en déplaise à ses valeurs - universelle, mais qu'elle reste indispensable par la force de ses penseurs.
Le multilinguisme est en effet une force. L’obsession française à préserver les acquis a poussé la population à repousser vigoureusement l’enseignement des langues, notamment à l’oral. Préserve-t-on vraiment sa langue en ne s’ouvrant pas à d’autres cultures ? Bien au contraire, le français se meurt d’être une langue trop intransigeante. Ne rejetons pas les apports des argots, des rues, de la jeunesse, de l’étranger ! Ne les rejetons surtout pas par académisme lorsque la population les plébiscite. Quand un peuple porte aux nues le chercheur de phase de Paname Fabien Marsaud, ou le tcho biloute de ch’nord Dany Boon, c’est bien une reconnaissance, une consécration pour l’attentat verbal, pour les douces entorses au séant langage, qui font en réalité sa beauté. Qu’un Rabelais, un Céline ou un Brassens aient pu glorifier l’argot abonde dans ce sens. Comment de telles plumes auraient qualifié celui qui, reclus derrière un dictionnaire, rejetterait tout droit d'expression à ceux dont l'usage a pourtant consacré la langue ? Des couillons ? Des cons ? Ce mot si fort qui avait impressionné Sartre et qui dut attendre plusieurs siècles avant de se voir autoriser son sens populaire d'imbécile ?
Dans le système scolaire, on afflige l’éducation d’un apprentissage du français rigide et élitiste donnant seul la clé de la réussite. Les immigrants, non francophones ou parfois simplement d’une francophonie dissonante, subissent directement les causes de cette intransigeance. Parce que les élèves sont déclarés nuls en français, faute de se l’être vu appris par une famille au niveau académique, ils se voient refusés l’entrée dans l’enseignement supérieur, à la réussite, et plus simplement à l’expression de leurs idées. Impossible d’en démordre pour les professeurs de français, le niveau baisse inexorablement depuis trente ans. Étonnant, chez les ados, cette manie de ne pas faire des phrases ! Mais on en oublie que depuis trente ans également, la population écolière s’est considérablement bigarrée et la jeunesse française a intégré des apports culturels impressionnants. Pourquoi blâmer une population française dont le niveau global en langue et en culture françaises a baissé, mais qui a d’excellentes bases dans d’autres langues et d’autres cultures ? Sommes-nous à ce point entrés dans l’ère du spécialisme qu’il ne faille maîtriser qu’une langue parfaitement et que les autres importent si peu ? En aucun cas. Parlons le volapük ou l’esperanto. Parlons le mandarin. Parlons l’anglais international pour nous entendre avec tout le monde. Notre capacité à communiquer avec le monde déterminera notre capacité à promouvoir notre culture et notre langue. Nous fermer à lui ne préservera en rien une influence bien passée.
La jeune génération française a souvent des repères multiculturels et multilinguistiques qui lui donnent une richesse que sa parente n’avait pas. L’ostracisme de cette valeur par une élite nationaliste et vieillissante conduit à un décalage grandissant entre les attentes des professeurs et le potentiel de leurs élèves. Riche de références qui n'ont pas droit de cité hors des ghettos, la jeunesse française et sa langue fleurie doit-elle se courber encore et toujours pour une ligne droite ? Cette dimension culturelle, bien plus que le langage SMS ou la génération MTV, est à l’origine de la crise éducative que connait la France.
La langue française doit-elle alors évoluer ? Sans doute. Sans doute pas systématiquement. Sans doute pas jusqu’à se dénaturer. Mais sans doute de manière à intégrer des apports conséquents de la rue, des banlieues flambantes et de l’usage populaire. La langue française doit-elle être appliquée ? Sans doute. Sans doute est-il indispensable que l’école l’enseigne au mieux. Sans doute est-il nécessaire de lutter pour conserver le meilleur niveau possible. Sans doute la disparition de la dictée de Pivot est-elle regrettable en ce qu’elle symbolise la déchéance des référents. Mais sans doute ne doit-il pas être pertinent de juger une réussite à un niveau de langue plutôt qu’à des idées. Sans doute le pays gagnera à prendre en considération ceux qui ont réinventé leur langue plutôt qu'avoir pu l'apprendre sans heurts. Sans doute y'a-t-il de la paix sociale dans l'acceptation d'une langue française différente des standards pratiqués dans cette joute oratoire.
Le ton volontairement académique et obséquieux, le ton mousse et pampres de mon discours, est évidemment en décalage avec mon propos. Mais qui ne maitrise pas les règles du jeu ne saurait jamais prétendre les modifier. La culture ne réside pas dans l’acquisition de référents élitiques aux dépends des standards populaires. Elle tend à la diversité des connaissances, à l'amalgame du correct et du moins correct, de l'académique et du subversif, au mélange des langues et de leurs niveaux. La culture n'est pas la langue française, , elle est la langue française plus toutes les autres.
En conclusion Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs les jurés, j’accuse, peut-être sans avoir la force de persuasion d’un Zola mais néanmoins, j’accuse la France de tuer la langue française, en la capitonnant, en la bâillonnant, en la circonscrivant à ce petit périmètre nationaliste d’auteurs universels à domicile, car incapables de communiquer avec le monde. Et qu'il me soit donné, par ma diatribe, l'occasion de proposer. De proposer que la langue française s'ouvre, qu'elle s'émancipe de ses carcans, qu'elle accepte les différences et les embrasse même de toutes ses lettres. De proposer que vous, éminences et élites, amenées à gérer par le droit la langue de vos convives, ne conceviez plus la problématique politique de la langue française avec le conservatisme effarouché du national nostalgique. De proposer que vous ne consacriez pas les tribuns qui auraient eu l'évidence de chatouiller doucereusement la fibre patriotique qui sommeille en chaque amoureux de la prose bien faite. « Arrière ces éloges lâches, menteurs, criminels, qui faussent la conscience publique », pour citer Chateaubriand. De proposer que vous reconnaissiez les valeurs de l'ouverture, de la diversité, de la tolérance et de la culture. De proposer en fait, jury cicéronien, que vous reconnaissiez par votre choix les vraies valeurs politiques de la langue française.
Merci d'avance.
Le hutong, ce village hanté
Le hutong, c’est cet habitât traditionnel chinois qui a représenté un mode de vie pendant des siècles.
Formé de ruelles exiguës et enchevêtrées, avec son lot d’individus bigarrés aux destins croisés, vivant dans une communauté soudée, le hutong a le charme qui fait cruellement défaut aux nouveaux immeubles pékinois.
Immortalisé à l’écran par la bicyclette de Wang Xiaoshuai, ils deviennent des ruines au centre de Pékin, attendant leur mort, hantées par les silhouettes cassées de pauvres habitants qui errent, en s’étonnant de l’éternel changement. Vidés de leur population à coups de démolisseurs et de maigres subventions, le Vanishing Beijing de Michael Aldrich se transforme en des gratte-ciels magnifiques, séduisants, confortables … destinés bien entendu à une toute autre population.
Ceux qui sont poussés dans les banlieues éloignées après avoir céder leur terre à un tarif officiel dérisoire font contre mauvaise fortune bon cœur. Ils accèdent à l’eau courante, à l’électricité, à des sanitaires personnels. Un luxe. L’ambiance des hutongs, conviviale ou envahissante au choix, est péniblement recréée dans des environnements sécurisés où les portes d’entrée ont des verrous.
Et pour les touristes scandalisés par cette destruction de patrimoine ? Il leur reste Houhai : un hutong, comme on bâtit des Disneyland.
Parmi les types de clients que nous allons
démarcher pour vendre vos contenus :
Les marques
Les marques sont en recherche désespérée de contenus frais qui correspondent à leur ADN et paient très cher pour produire des articles originaux sur leurs secteurs d'activités.
Les associations et ONG
Avec des ressources limitées, tant humaines que financières, les associations ont toujours hésité à déployer des politiques de contenu ambitieuses. Vos articles peuvent les aider à y remédier.
Les services de comm
Les entreprises communiquent aussi en interne via des newsletters pour faire la veille de leur secteur. Là encore, Neweet va leur permettre de minimiser les efforts de veille et de production de contenu frais.
Les collectivités locales
Passionné par votre région ou votre ville ? Ecrivez sur des sujets ancrés dans une localité et nous tâcherons de proposer les articles les plus sérieux aux représentations intéressées.
Les sites d'information
Les sites d'information font la course au contenu moins cher. La qualité n'est cependant pas toujours au rendez-vous. Avec Neweet, ils pourront acheter les contenus qui leur paraîtront intéressants.
Le grand public
Qui dit publicité, dit diffusion au grand public. Neweet aura pour but à terme de s'adresser à tous, mais cet objectif ambitieux s'inscrit dans la durée, et ne sera mis en oeuvre que progressivement.
On vous écoute !
2023 Neweet